Glasgow - Triathlon - Challenge #20
L’Ecosse, 5 millions d’habitants, 8 millions de moutons, 15 degrés en été, une nature sauvage qu’on distingue parfois difficilement à travers le « fog ». Cette 20ème étape marque la fin de la 2ème année et le milieu de l’aventure. Il y a déjà quelques mois, mon ami Matthias Frantz, ancien triathlète qui est maintenant dans le staff de l’Equipe de France, me propose de faire la course Open qui se déroule pendant les championnats d’Europe de triathlon, durant la semaine des European Championships. C’est alors que je programme cette étape, qui me plaît particulièrement. Pour agrémenter le challenge, Guillaume Lonjou, qu’on connaît bien si on suit mon profil Facebook puisqu’il s’est souvent illustré lors des compétitions nationales et internationales d’athlétisme, décide de s’inscrire avec moi. Une bataille psychologique s’instaure pendant plusieurs mois, à l’instar de Ali et Foreman. Mais là où j’ai compris que Guillaume était vraiment déterminé, c’est lorsqu’il se qualifie pour les Elites sur steeple. Je le félicite en disant qu’il finira sa saison en beauté. Et là, il me dit : l’objectif principal de la saison, c’est le triathlon… Il annonce la couleur. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’on a failli ne pas trouver de vélo à Edinburgh. Evidemment, la veille de la course, peu de chance. Après plusieurs enseignes, on finit pas en dégoter un et l’aventure pouvait se poursuivre.
Objectivement, au vu de ses qualités aérobies, j’avais peu de chance de finir devant lui. Mais, sur une course, il peut se passer plein de choses. Au final, tout s’est déroulé comme on l’avait prédit. Je sors de l’eau avec un peu d’avance, on est à quelques secondes près sur le même chrono à vélo et ma pauvre minute trente d’avance au départ de la course n’a pas résisté longtemps à son estocade. Il finit avec le meilleur temps en course de la compétition (sans surprise) et 11ème au classement général sur 130 concurrents. Je finis 2min42 après lui à la 24ème place. Une étape difficile, mais un plaisir fou. Un sport où la logistique est tellement complexe que le stress monte bien plus avec tous les préparatifs d’avant course qu’avec l’épreuve elle-même. C’est peut-être pour cette raison que j’ai oublié mes lunettes de piscine à la maison, et que j’ai mis ma combinaison à l’envers, avant de la remettre dans le bon sens, mais avec la fermeture cassée, dans la chambre d’appel. Tout cette organisation complique fortement la partie échauffement. Après un footing de 10 min 2h avant le départ, on peut décemment dire qu’on est parti à froid. La natation était difficile, mais là où j’ai le plus souffert, c’est sur le premier km de course après à la suite du vélo. L’effort musculaire est tellement différent que j’arrivais pas à courir. L’impression d’être à la fin d’un marathon.
La partie vélo est en revanche un pur bonheur. En sortant pas très bien classé de la natation, on a l’occasion de doubler beaucoup d’adversaires, et c’est plutôt jouissif. Et on a eu la chance d’éviter la pluie, ce qui est très rare pendant l’été écossais. Un challenge réalisé à plusieurs, puisque Matthieu Lonjou, le frère de Guillaume et Coline Chefson, sa copine, étaient là pour gérer les prises de vue. Matthias et Karen nous ont particulièrement aidé sur l’organisation et le matériel. Il m’a d’ailleurs prêté son vélo (une vraie bombe) et sa combinaison (ainsi que ses lunettes à la dernière minute).
J’ai donc une fois de plus vécu de très beaux moments de partage autour du sport. Ce qui est l’essence du projet. Le cadre était exceptionnel et l’organisation, support des championnats d’Europe, au top. Toutes les conditions étaient donc réunies pour se faire plaisir. Cerise sur le gâteau, grâce à Matthias, on a rencontré les champions de l’équipe de France lors de la réception post compétition. Equipe de France qui s’est très bien illustrée puisque Pierre Le Corre gagne chez les garçons, Cassandre Beaugrand fait 3ème chez les femmes et l’équipe gagne en relais mixte. Je remercie encore tous mes amis sans qui cette étape aurait été bien difficile à gérer, et sûrement moins fun. Les fous rires sont très fréquents tout au long du séjour. En terre britannique, tout donne lieu à de drôles de situations : la conduite à gauche, la météo écossaise, le terrible niveau d’anglais de Matthieu, la randonnée à Arthur’s Seat, les fish & chips, les saltimbanques du Royal Mile … Au delà de ça, c’est l’atmosphère mystique et poétique qui rend cette destination si particulière. La magie est à tous les coins de rue d’Edinburgh, une ambiance à la Harry Potter, et le calme des Highlands est si saisissant qu’on se surprend presqu’à chuchoter en pleine nature. Sans aucun doute, nous y retournerons. Notamment pour s’enfoncer encore plus au nord. A bientôt Pierre