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Vélo sur Route - Belgique - Challenge #29


Challenge #29 - Vélo sur route - Belgique


Voilà une épreuve tant attendue mais aussi tant redoutée. J’adore le vélo, j’y suis tout le temps dessus. Mon moyen de transport quotidien depuis mes 18 ans (donc depuis 18 ans .. :) Mais je n’ai jamais roulé plus de 100 km d’une traite. Je ne suis pas un fan des montées et je roule 99 % du temps en fixie. Toujours le même braquet 48/16, qui m’accompagne depuis des années. La Belgique est forcément une destination de choix pour le vélo. Un calendrier de courses amateurs très dense et une vraie culture du vélo, incarnée par la légende Eddy Merckx. La course où je suis inscrit est la Vélomédiane, 163 km avec 3300 m de dénivelé au départ de La Roche-en-Ardenne, située entre Liège et Bastogne, villes qui incarnent bien sûr un monument du cyclisme. On est environ 2000 à prendre le départ. Le village est en effervescence.


Je vais revenir sur la course mais parlons un peu de la préparation. Habituellement, je n’ai aucune préparation spécifique avant de me rendre quelque part pour tester un sport. Par manque de temps, ou de moyens et pour laisser aussi une part à la découverte. Mais certaines activités sont de vraies épreuves et font aussi l’objet d’un cadre compétitif. Je les appréhende donc un peu différemment. J’ai couru régulièrement les 3 semaines qui ont précédé le marathon d’Athènes, j’ai fait une séance de natation technique avec mon ami Matthias pour préparer le triathlon de Glasgow et un peu d’haltérophilie avant de partir en Bulgarie… Je me dois donc d’augmenter mon kilométrage sur le mois d’août. Ce que je parviens à faire uniquement les 10 derniers jours qui précèdent la course. J’essaie d’être le plus qualitatif possible avec soit du dénivelé, soit du travail intermittent. Je récupère un vélo de route 2 jours avant mon départ. Je fais donc une sortie de 50 km pour au moins m’habituer à ce nouveau matériel. Le vélo est top, mais pas forcément adapté pour le gros dénivelé. Mais rien de grave. Je devrais arriver au bout.

Jour de course.

Je ressens l’excitation de la compétition. Même si le cadre est tout à fait amateur et pour le plaisir avant tout, il y a toujours cette part de stress qu’on a quand on se prépare à une épreuve. Durant les heures qui précèdent la course, je laisse peu de choses au hasard, car celui-ci s’occupera de moi dans ce format de course totalement inconnu. Je me lève à 5h du matin pour prendre le petit déj (riz, fruits et boisson d’effort), puis je me prépare mentalement. Assez méthodique pour la tenue, le vélo, le ravitaillement. Puis beaucoup de concentration (je me remémore notamment les conseils que j’ai eus : ne pars pas trop vite, fais tourner les jambes au maximum, mets pas des braquets trop gros…).


Au départ de la course, les vélos grouillent dans tous les sens. Ce petit bled de l’Ardenne Belge est le théâtre d’un événement majeur. La météo est parfaite. Je sais que ça sera dur mais j’ai hâte de rouler. Je suis prêt (du moins, mentalement). Je mets environ 5 min à passer la ligne de départ. Ça part fort dans le village, je suis de suite dans le bain. Et tout le stress accumulé depuis la veille disparaît en quelques secondes. Il n’y a plus qu’à rouler. On commence par plusieurs kilomètres de montée et j’ai l’impression de ne faire aucun effort. Je suis comme absorbé par le peloton. Mais plus on avance dans la course, et plus le groupe s’éclate. Pendant 163 km, ça ne sera qu’une succession de montées et de descentes. Ce n’est pas vraiment le plat pays. Jacques Brel n’a pas dû trop voyager en Wallonie. Certains murs à plus de 15 % sont vraiment destructeurs. Le genre de pente où les cyclistes font des zigzags pour atténuer le dénivelé… Je ressens des crampes vers le 100ème km, dans une énième montée, au niveau du quadriceps gauche et de l’ischio droit. Ce qui me fait dire que je ne dois pas être bien équilibré… Ce qui est bien en 7h d’effort, on a tout un tas de pensées qui nous traversent l’esprit. Mais ce que je fais le plus, c’est calculer ! Mes moyennes, mes temps de passage, estimer les vitesses, ou bien où j’en suis dans la course : je suis à 1/5, 1/4, la moitié … etc. A partir du 82ème km, le mental prend un souffle d’air frais. Le point où il reste moins que ce qu’on a déjà fait !!


Je me suis arrêté 2 fois entre 15 et 30 secondes pour remplir le bidon. Au bout de 30 km, quand j’entame le 2ème bidon, celui-ci m’explose dans les mains (un bidon qui datait et dont le plastique était un peu vieux…). Ce qui fait que je me suis retrouvé avec de la boisson d’effort partout sur le corps, ainsi que sur le guidon. Et jusqu’à la fin de la course, j’ai eu cette sensation de pègue sur les mains… je pensais pourtant m’en être débarrassé depuis le handball :) . J’ai donc fini les 130 derniers km avec un seul bidon d’un demi litre, que j’ai pu remplir 2 fois.


Ce qui m’a impressionné aussi, c’est le nombre de casses et de crevaisons. Dès les premiers kilomètres, je voyais des cyclistes arrêtés sur le bas côté pour réparer leur vélo. Moi qui suis parti sans aucun outil, ni chambre à air, j’ai eu la hantise de vivre une telle mésaventure. D’autant que le macadam des routes est souvent très dégradé. Lors de certaines descentes, à plus de 60 km/h, j’avais l’impression que le vélo allait littéralement se détruire. Sur ce genre de course, on se repose rarement. Soit on monte et on sait à quel point c’est sollicitant énergétiquement, soit on descend et il faut être dans une concentration maximale pour éviter de finir dans le décor. Ce que j’ai failli faire vers la fin de course où je suis rentré un peu vite dans un virage et je suis parti tout droit. Il m’en a fallu de peu pour éviter le fossé…

La fin de course est une vraie délivrance. Après 7 km de montée entre le 140è et le 150è km, on finit par plus de 10km de descente jusqu’à la ligne d’arrivée au coeur de La Roche-en-Ardenne.

Je peux enfin savourer un repos bien mérité. 7h12 pour 163km, loin des 4h35 des 2 premiers… ce qui pour moi me semble surnaturel sur un tel parcours. Sur toutes les activités que j’ai testées, c’est un des sports les plus exigeants physiquement. J’obtiens malgré tout avec ce chrono le diplôme de sanglier d’argent (je n’ai aucune idée de comment sont attribuées ces récompenses, mais j’évite le bronze, c’est déjà ça). Ça reste pour moi une véritable épreuve, un beau challenge, au vrai sens du terme, dans un pays qui transpire la culture vélo.


Après la course, le séjour en Belgique a été plutôt compliqué car j’ai enchaîné les péripéties. Dans mes déboires, j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes et c’est toujours le même constat : les Belges sont d’une gentillesse et d’une bienveillance rares.

Un grand merci à ATLET Nutrition Sportive Biologique qui m'a beaucoup aidé pour ce séjour et pour la course !


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