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Le taekwondo à Séoul !

Je pensais avoir vécu une aventure unique au Kenya mais ce séjour coréen montre une fois de plus à quel point le sport et les groupes sportifs peuvent créer des émotions immenses.

Cette étape est évidemment différente de mon escapade africaine, de part la nature du sport, la culture du pays, le niveau de vie, la langue … beaucoup de points qui pourraient faire émerger des émotions dissemblables… c’est ce que l’on pourrait croire. Pourtant, je repars de Séoul le coeur gros en quittant le groupe, tout comme je l’avais en partant d’Iten.

Muséum d'art à Séoul

Mon séjour a commencé de manière rocambolesque parce que ça faisait pas 15 min que j’avais atterri qu’une dame vient me parler à l’aéroport, me voyant hésiter, un plan de la ville à la main. On discute pas mal et me propose de m’emmener au centre ville, … en Porsche. Peu commun comme entrée en matière. Je vadrouille un peu avec elle toute la journée et me fait la visite guidée. J’ai même pris le volant … non pas que je n’avais pas confiance en sa conduite mais .. enfin si ! Et elle s'en trouvait plus rassurée aussi.

 

Après avoir crapahuté toute une journée, je me rends au Kukkiwon, the World Taekwondo Headquarters. J’ai vu le groupe s’entrainer. C’est dans un stadium couvert et c’était clairement inaccessible. Il est surtout destiné aux démonstrations. Je décide alors de chercher un club de taekwondo. A côté du Kukkiwon se trouve une boutique entièrement dédiée aux articles de Taekwondo. Je demande alors au vendeur où je pourrais aller pratiquer ce sport. Visiblement, il parle très peu anglais et n'a pas pu m’aider. Mais un Allemand qui était présent pour acheter une ceinture brodée a entendu la conversation et m’a ensuite abordé dans la rue. Il m’a donné l’Instagram d’un club : l’ITC - International Taekwondo Club. Je décide alors de m’y rendre le lendemain.

 

Je rencontre le dirigeant à qui j’explique le projet. Il me dit que je dois alors me procurer un dobok et prendre une petite licence pour des questions d’assurance. Il était donc 18h et je commençais à 19h mon premier cours et ma tenue était déjà fournie. J’ai trouvé ça très simple comme fonctionnement. C’est alors que je rencontre Tak Song, le Head Instructor qui me prend un petit peu sous son aile. Il m’autorise à venir à tous les cours (même ceux interdits aux ceintures blanches) et m’encourage d’en faire un maximum.

Tak song mon entraîneur

Il y a beaucoup de rites dans ce sport. Notamment, j’ai du me présenter à chaque nouveau groupe, puis Tak Song expliquait à tout le monde en coréen pourquoi j’étais là et pourquoi des caméras étaient posées un peu partout. J’ai reçu un accueil très enthousiaste de tous les membres du club. Je me dis alors que je suis tombé entre de bonnes mains.

 

La vidéo de challenge #8 est montée dans l’ordre chronologique de mes cours. Ca a été très dur de condenser au maximum en essayant de partager l’essentiel (j’avais environ 20h de video à traiter).


Le premier cours, nous étions que deux et j’ai pu avoir un ensemble de bases pour aborder les autres cours dans les meilleures conditions possibles. J’ai donc fait un peu de Patterns (travail de mouvements, et d’enchainements). Puis du sac pendant plus d’une demi heure. J’avais les mains brulées déjà. J’ai donc enchainé les cours d’une heure et j’ai appris énormément ; avec Tak Song bien sur, mais aussi avec les autres pratiquants qui m’ont tous aidé, conseillé, entrainé…

 

J’ai pu donc testé plusieurs types de cours, des patterns au self defense, du travail sur cibles ou sur sac aux exercices avec sparing-partners. C’est ce que j’ai préféré d’ailleurs. On enchaine les oppositions médiées par un thème de travail, en changeant à chaque fois d’adversaire. C’est très énergétique. Il faut être rapide, anticiper, réagir … ça me fait penser un petit peu à de l’escrime mais en 3 dimensions. Les cours de Patterns demandent beaucoup de concentration, de mémorisation, de contrôle du cours. On se doit d’effectuer le plus justement possible tous les gestes pour que l’enchaînement soit parfait. Et le moindre détail a son importance, la position des mains, des bras, des pieds, la posture, le regard, la tête … tout y passe. Un travail kinesthésique très fin.


Le cours de self defense était aussi très intéressant. Cependant, je me disais que ça sert à rien puisqu’on ne va pas dire à un agresseur : « tiens attaque moi du côté gauche, plutôt lentement, de cette manière … ». Tak Song m’a bien fait comprendre qu’il fallait répéter environ 20 000 fois chaque mouvement pour pouvoir faire le bon choix dans un laps de temps très court (ce qui demande une analyse de l’attaque extrêmement rapide et une décision tout aussi rapide) et ensuite exécuter le mouvement de défense très rapidement et très justement. J’étais impressionné de voir le Master faire les démonstrations à pleine vitesse sur des attaques inconnues. Et là tu te dis que c’est clairement efficace.

 

On a aussi fait des cours où l’on envoyait des coups de pied ou de poing dans des cibles tenues par un partenaire. Difficile de gérer des lignes droites de coups de pied retournés … on finit comme si avait fait 10 fois le Space Mountain.

Je parlais tout à l’heure des rituels. La préparation et l’échauffement se font collectivement : des exercices de mobilité et des étirements courts au son du décompte, que chacun dit à tour de rôle : « hana, dul, set, net, daseot, yeoseot, ilgop, yeodeol, ahop, yeol ». Chaque fin de cours se termine par un petit speech du Master, puis par une salutation du drapeau coréen et par une salutation individuelle de chacun des membres tous entre eux (comme on peut voir en fin de vidéo).

 

Le weekend, il n’y a pas d’entraînement au club mais tout le groupe m’a invité à partager la journée du samedi avec eux. Je faisais partie de la famille. Journée bowling, restaurant avec des mets traditionnels, bars et boites à Itaewon. Tout cela dépasse le cadre du sport et c’est réellement grâce au sport que cette aventure est si particulière et enrichissante. Des liens très forts se sont noués pendant ce séjour. On s’est aussi retrouvé lors de mon dernier entraînement la veille de mon départ pour faire une dernière soirée. Tak Song m’a aussi offert le polo officiel du Club à cette occasion.

 

Ce que j’ai vécu était très fort. La rigueur et les rites qui émanent autour des arts martiaux donnent une saveur authentique à la pratique. On pratique ensemble, on vit ensemble, on partage des moments d’effort et c’est tout cet ensemble qui crée des liens exceptionnels. J’ai découvert un effort que je connaissais peu : très lié au mental et la concentration.

Ce qui m’a aussi marqué c’est le respect de l’entraîneur et sa place très dominante dans le groupe, en aucun pour humilier les autres membres, mais plutôt pour se placer en rôle de protecteur, conseiller, organisateur, médiateur .. comme un père dont l’autorité naturelle inspire confiance. Concrètement, ça s’est perçu par exemple pour faire les équipes de bowling, organiser les places des pratiquants dans la salle, gérer les photos de groupe etc …

 
 

Mais ce qui m’a clairement le plus enchanté c’est le nombre impressionnant de cerisiers en fleur. J’ai une chance inouïe d’être tombé pendant cette période. Seulement, une semaine dans l’année un tel spectacle s’offre à nous. Ca contribue à rendre les gens heureux.

Quand je me promenais à Seoul Forest au petit matin, je voyais les locaux s’émerveiller en arpentant les chemins balisés par des rangées d’arbres fleuris. Nul ne peut être indifférent à ça. Un canal verdoyant traverse la ville et donne là aussi une bouffée d’oxygène à la ville. On peut le voir à la fin de la video. C’est au coeur de la ville mais ça n’empêche pas les hérons de venir s’y promener.

Comme souvent en Asie, j’ai un peu de mal avec la nourriture. D’une part parce que je ne mange pas de viande, mais aussi parce que le piment est omniprésent. Et pas en petit quantité. J’en ai eu des suées. Je n’ai jamais pu finir les célèbres kimchis. Je me nourrissais principalement de Kimpab (une sorte de maki coréen).

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Le partage, les échanges et la découverte ont été au cœur de cette étape qui est une réussite totale ; grâce au sport et à ce groupe extra de l’International Taekwondo Club.

À bientôt

Pierre

PS : (Seoul ville olympique en 1988, et Taekwondo aux JO depuis Sydney 2000) Tout le monde se monde ici comment vont cohabiter le karaté et le taekwondo lors des Jeux de Tokyo en 2020...

Le dée part de Séoul

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