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L'haltérophilie à Sofia !

Après la lutte à Istanbul, me voilà reparti vers l'Europe de l'Est. C'est à Sofia que je débarque après 2 jours de voyage en voiture pour pratiquer l'haltérophilie.

J'avais au préalable pris contact par Facebook avec un club de la ville. Il se trouve que c'est l'unique club d'Haltérophilie de la ville. Le nom du club слава (Slavia) veut dire "Gloire".

Pierre Rizo haltérophilie à Sophia - Istanbul

 

Je me rends en Bulgarie car l'haltérophilie est là-bas un sport national. C'est avec le lutte le principal sport pourvoyeur de médailles aux Jeux Olympiques. Malheureusement, les affaires de dopage entache la popularité de sport dans un pays où l'empreinte culturelle est très forte. L'équipe d'haltérophilie de Bulgarie est d'ailleurs bannie des JO de Pékin 2008 et de Rio 2016.

Ca reste pour moi un sport très noble, présent au programme Olympique dès Athènes 1896 (absent juste de 1904 à 1920) et faisant aussi parti des Jeux Olympiques antiques. Les modalités de compétition ont évoluées dans le temps. Des épreuves à un bras étaient présentes dans le temps ainsi que des mouvements apparentés à du développé militaire figuraient parmi les épreuves. Il y a désormais uniquement les 2 mouvements d'arraché et d'épaulé jeté dont le principe consiste d'emmener une barre du sol au dessus de la tête en 1 temps ou en 2 temps. C'est le seul sport de force présent aux Jeux Olympiques.​

 

C'est un sport qui demande de la rigueur, de l'abnégation, du courage, des efforts. Chercher la technique parfaite avec des charges toujours plus élevées. Sentir cette fluidité dans le mouvement, cette vitesse, cette accélération. La maîtrise corporelle atteint son maximum lors de l'exécution parfaite d'un mouvement. Tout est synchronisé, coordonné. La perception et la connaissance de son corps sont très fines et ces mouvements complexes sont participent grandement à une éducation motrice et au développement des qualités de force, de vitesse, de souplesse et de coordination. Des jeunes enfants peuvent apprendre ces mouvements pour affiner leur motricité et développer toutes ces qualités, dont l'entraînabilité est très importante aux alentours de 10 - 12 ans. Je ne dis pas qu'il faut charger énormément les barres mais acquérir des placements de bassin, de dos, sentir les points de fixation, les alignements, le timing du mouvement ne peuvent que favoriser un développement harmonieux du corps.

 

La salle est rustique mais il y a tout ce qu'il faut pour bien s'entraîner. Il suffit de voir le niveau des haltérophiles pour se rendre compte que ça travaille dur et bien. Dès le soir même de mon arrivée à Sofia, je me rends à la salle et je rencontre l'entraîneur : Zdravko Stoickhov, vêtu du jogging de l'équipe de Bulgarie. Il était entraîneur national et a été aussi médaillé de bronze aux mondiaux de 1983 en moins de 75. Au bout d'une minute de discussion dans un anglais approximatif, il me dit de me changer et d'aller m'entraîner.

 

Il reste la plupart du temps assis au bout de la salle mais garde un œil avisé sur tous les mouvements et envoie un ou deux conseils à chaque fois.

Les haltérophiles de cette salle ne sont pas professionnels bien que leur performance sont dignes des participants aux mondiaux. L'Etat et la ville n'investissent pas dans ce club et les athlètes participent aux différents frais. Ils ont tous un travail à côté et s'entraînent malgré tout tous les jours entre 1h30 et 3h. Ils font en général leur max le vendredi. Les séances sont longues et éprouvantes mais l'ambiance qui règne dans cette salle est détendue et toutes les occasions sont bonnes pour dire bêtises et rigoler un bon coup. Le groupe est soudé. L'humilité est particulièrement frappante et contraste avec le haut niveau des sportifs.

J'ai été très bien accueilli et ils ont tous approuvé mon projet. Ils étaient plutôt contents d'être filmés et qu'on s’intéresse à leur pratique. J'avais des barres relativement légères mais ça ne pose aucun problème. Tout le monde travaille, tout le monde fait des efforts et se soutient.

 

Il faut savoir que j'ai une pratique antérieure de l'haltérophilie lorsque je m'entraînais en athlétisme à Montreuil et que j'ai aussi un diplôme d'Etat dans cette activité. Malgré une technique très défaillante maintenant, due notamment à une perte de mes qualités de force en squat complet, la réalisation des mouvements requiert un apprentissage long et de nombreuses répétitions pour parvenir à une exécution convenable et ne pas mettre son intégrité physique en danger. Il est rare de tenter des barres à 80 kg sur une découverte de l'activité. Mon principal défaut dans cette vidéo est que je ne parviens pas à me jeter sous la barre, en flexion complète, car trop faible. Je dois donc amener la barre très haut pour finir mon mouvement, ce qui m'empêche de monter en charge.

Le secret de la réussite et de la progression est un entraînement régulier, pour toujours repousser ses limites. Entraînement que je n'ai plus actuellement.

Le courage et l'abnégation sont pour moi très marquants de la pratique de ce sport.

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