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Tir à l'arc - Taïwan - Challenge #23


Taïwan - tir à l’arc - Challenge #23 🇹🇼🏹

Une nouvelle fois, je me retrouve dans le sud-est asiatique dans le cadre du World Sport Challenge. Je pose mes valises à Taïwan 🇹🇼 et je souhaite découvrir le tir à l’arc.🏹

Ce n’était pas mon idée au départ mais il se trouve que cette option a plus de sens. Il y a en effet une vraie culture du tir à l’arc à Taïwan et j’ai pu m’en apercevoir en commençant mes recherches sur place. De nombreux clubs (avec des approches et des modes différents) sont présents sur cette petite île. Par ailleurs, Chinese Taipei est parmi les meilleures nations mondiales dans cette discipline (avec la Corée du Sud, le Japon, la Chine, la France et les Etats-Unis).

Je me rends donc dans un club d’archers tout à fait au hasard, isolé dans les campagnes de la capitale taïwanaise. Je suis accueilli par William, qui par chance parle anglais (ce qui n’est pas évident ici) et à qui j’explique mon projet en lui montrant la vidéo Instagram qui résume les 2 premières années.

William a tout de suite compris l’idée de mon projet et j’ai senti qu’il était très heureux de me faire découvrir son sport. Et pour mon plus grand bonheur, il était préoccupé par tout l’aspect vidéo. C’est très rare dans toutes mes aventures. La gestion des caméras est toujours une vraie contrainte. Mais là, j’avais le temps de placer mes appareils où je voulais, William me donnait même des idées de prise de vue. Ça me fait penser au Kenya, à Tahiti, ou à l’Ecosse, où j’étais vraiment aidé pour les films. J’ai aussi été aidé par ma copine coréenne qui m’a rejoint au milieu du séjour et qui a adoré jouer le rôle de Spielberg. On est aussi dans un pays où ils sont friands de technologie et abreuvés d’images. Donc, c’est plutôt naturel de filmer ou prendre des photos.

Je suis donc entre de bonnes mains pour découvrir le tir à l’arc. La patronne du club est la médaillée de bronze d’Athènes et William était en équipe nationale. Il me racontait un peu ses entraînements quand il était tout jeune (vers l’âge de 8 ans). Avant de toucher à l’arc, pendant une année complète, tous les jours, il a répété le geste du tir avec une bande élastique. Il me disait qu’il n’y avait rien de plus ennuyeux. Puis les 6 mois qui ont suivi, il a pu prendre un arc mais ne pouvait pas encore tirer de flèches. Là aussi, il devait répéter le geste en tirant sur la corde sans la lâcher. Puis lorsqu’il a eu le droit de vraiment pratiquer, pendant un an, il a dû tirer sur une cible vide (juste un grand carré noir de polystyrène) à 10 m.

Ce n’est qu’ensuite qu’il eut le plaisir de tirer sur une cible, de marquer des points et de se mettre de plus en plus loin. C’est juste fou de penser qu’un gamin puisse faire ça. Et il me raconte que c’est pareil en Corée du Sud mais le double de temps. C’est le contraire de nos sociétés occidentales où l’on commence plutôt par le côté ludique des sports avant de travailler les bases techniques de manière répétitives. Et pourtant, ils sont dans le vrai pour atteindre le très haut niveau puisqu’ils sont en haut de l’échelle mondiale. Encore une fois, à quel prix ... est-ce qu’on doit souhaiter ça à des enfants ? Sachant que les élus sont en plus une infime minorité. Mais au-delà de ça, même ceux qui parviennent à faire les Jeux sont-ils vraiment heureux ? Le sacrifice est énorme, on peut difficilement l’imaginer.

Ça me fait penser à un article que j’ai lu récemment sur Agassi, qui a détesté le tennis depuis son plus jeune âge, car il était forcé par ses parents. Pourtant, le tennis lui a redonné beaucoup en retour. Malgré tout, il n’a pas été heureux.

Et bien sûr, son histoire me faisait penser à mon séjour à Pékin où je voyais ces minots, qui dépassaient à peine la table, répéter sans cesse des gammes sous les ordres de l’entraîneur, et sous les yeux des parents qu’il ne fallait surtout pas décevoir.

Quand on voit tous ces sports où la pratique précoce est indispensable à l’atteinte du haut-niveau, car les pré-requis techniques sont très exigeants, c’est bien de prendre un peu de recul et de se rendre compte à quel point c’est dur d’en arriver là (au lieu de balancer facilement devant sa tv : « il est nul »).

Parlons un peu tir à l’arc maintenant. Puisque c’est quand même l’objet de mon 23ème challenge. C’est un sport plutôt plaisant puisqu’assez vite, il est facile de mettre les flèches dans la cible (et par chance, je me suis pas tapé 1 an d’élastique). Ce qui est dur, c’est d’être dans le jaune 6 fois d’affilée pendant 6 séries.

C’est un des rares sports où ça ne sert à rien d’être nerveux. Au contraire, il vaut mieux être calme. Le placement corporel est fondamental et le geste doit être précis, et synchronisé avec la respiration. On tire sur la corde pour caler son index contre le menton, la corde au contact du visage, le coude haut derrière, et c’est un mouvement d’épaule pour laisser s’échapper la corde (avec une contraction de la coiffe des rotateurs et des fixateurs des omoplates). La main gauche appuie sur l’arc. Et c’est une gestion de la balance entre tirer et pousser.

Tout comme au tir sportif (que j’ai pu tester en Allemagne), c’est bien d’avoir sa série où les flèches sont groupées sur la cible, même si elles ne sont pas au centre. Ça permet d’ajuster le viseur.

William m’a aussi montré une manière de tirer plus instinctive et où la réussite est plus rapide.

On n’utilise pas le viseur, on place sa main bien au-dessous de la flèche et on place son œil au niveau de flèche. Technique très utilisée pour la chasse (car malheureusement cette pratique existe encore de nos jours).

Le tir à l’arc est aussi un sport qui requiert une bonne disponibilité mentale. Pas vraiment éprouvant physiquement, on ressent tout de même une vraie fatigue nerveuse après l’entraînement. C’est un peu comme le golf.

Une magnifique expérience encore une fois, où l’échange et le partage étaient au cœur des entraînements. J’ai adoré la manière dont William m’a transmis toutes ses connaissances sur son sport et je ressors de cette aventure très enrichi.

Un petit mot sur la vie à Taipei. Une grande mégalopole asiatique qui mixe la culture chinoise et japonaise. J’avais parfois l’impression d’être à Tokyo avec les jardins japonais présents un peu partout dans la ville et l’effervescence du quartier de Ximending dans le district de Wanhua. Mais les temples nous rappellent évidemment la Chine. La tour Taipei 101, pagode ultra moderne haute de 509 m, emblématique de Taipei, nous montre à quel point tradition et modernité se mélangent à merveille dans cette ville. J'ai pu aussi jouer au badminton pour un petit clin d'oeil au challenge #5 et c'était top !

Un grand merci à William pour son accueil et à Yang pour ses talents de photographe 😉 Et merci à vous tous de suivre, liker, commenter ou partager les aventures ! C'est évidemment une vraie source de motivation pour réussir ces challenges ! 😊

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